Vénitien, 2010-2017

Iris Vargas

Marbre blanc, 190 x 50 x 25 cm
Sculpture
Vénitien, 2010-2017

Iris Vargas (San Cristobal, Vénézuela, 1953)

« Les rocs m’inspirent soit un buste, soit une tête, soit un animal… Ils sont déjà là, au coeur de la roche, mon travail c’est de les révéler. »

Iris Vargas est une artiste singulière à bien des égards. Originaire du Vénézuela, elle débute des études à Caracas (à l’Ecole nationale d’Arts Plastiques) mais les achève en France (à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris). Elle profite de sa venue à Paris pour étudier également la restauration de monuments historiques, et participe ainsi à la restauration des sculptures du Louvre, des Archives nationales et des Invalides. Elle choisit finalement de faire sa carrière en France, oscillant entre Paris et le Roussillon.

La création est pour elle une vocation. Elle est âgée de seulement 9 ans quand elle s’essaie à ses premières sculptures en glaise puis opère très rapidement le transfert à la pierre tendre puis aux pierres dures comme le marbre qu’elle parvient à sublimer en taille directe. Les femmes qui se confrontent à la sculpture et notamment à la taille directe de la pierre sont rarissimes. Iris a cette particularité de posséder toutes les qualités requises : la curiosité, l'intuition et un sens artisanal exigeant.

Son oeuvre actuelle est le processus de longues années de recherche et de tâtonnement. A ses débuts, elle explore un bestiaire dans un monde presque hyperréaliste. Ayant l’intuition de la matière, elle repère des blocs de pierre, sur lesquels son imagination projette des formes humaines ou animales, son travail d’artiste consiste alors à les rendre visibles.

Les années 90 ont été un grand moment de renouveau marqué par la création de ses “Marbres Sauvages”, des marbres réalisés en taille directe, où l’artiste joue entre maîtrise de la matière (effets de matière) et respect de sa forme initiale. Les figures féminines sont à l’honneur, sublimées par l’équilibre entre surfaces brutes et polies. La différence de rugosité renforce le rapport très tactile et sensuel à la pierre.

Ce jeu de texture donne parfois l’impression que ces figures sont drapées. Cette pratique a valu à Iris Vargas le surnom de “Couturière du marbre” par l’une des plus emblématiques figures de la haute couture française, Madame Carven. Le caractère sauvage des marbres réside également dans la mise en valeur du mouvement naturel de la pierre. A coup de burins, Iris a appris à dompter ces matériaux, à exploiter leurs veines. Un univers difficile, où la moindre erreur s’avère fatale.

Le respect de la matière, l’équilibre de la coupe et la sensibilité d’Iris, perpétuent la tradition des tailleurs de pierre tout en étant résolument moderne. Et pour cause : à plus de 60 ans, l'infatigable Iris semble à l’aube de sa quête. Elle avoue elle-même : “Je voudrais vivre trois cents ans pour exploiter toutes les matières, toutes les nuances de toutes les pierres”

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