« Peintre graffiti expressionniste abstrait »
John Andrew Perello, alias JonOne, est un graffeur et peintre new-yorkais, d’origine dominicaine. Né en 1963 à Harlem, il passe son enfance dans ce quartier, foyer du street art. Plus inspiré par l’école de la rue que par l’école tout court, il retrouve ses camarades de classe le soir pour taguer son blaze. Il est courant pour les writers de choisir leur pseudo en accolant le numéro de la rue dans laquelle ils vivent à leur nom, pour John, ce sera donc Jon156.
Il a 21 ans quand il décide de transformer Jon156 en JonOne et de créer un collectif de graffeurs nommé « 156 All Stars » pour rassembler les passionnés de graffiti sur wagon. Malheureusement, le graffiti connaît une répression telle que les graffeurs de rue sont obligés de travailler en atelier. JonOne, influencé par une invitation de Bando, va être l’un des premiers à faire le choix de s’installer à Paris, là où le mouvement explose. Des rencontres décisives lui permettent de se faire connaître et d’avoir sa première exposition personnelle (“Graffistism”) en 1990 à Berlin. Il participe ensuite à l’exposition “Paris Graffiti”, à Paris. Dès lors, c’est la consécration : expositions collectives et personnelles s’enchaînent dans le monde entier (Tokyo, Monaco, Paris, Genève, New York, Hong Kong, Bruxelles…).
Après plus de 30 ans de pratique, le style de JonOne est l’un des plus personnels de sa génération. Il réalise des oeuvres abstraites alors que les autres graffeurs s’en tiennent au writing (l’art d’écrire son nom) ou bien à la figuration. John excelle dans le wild style (littéralement style sauvage), qui est une forme aboutie du graff dans laquelle les lettres sont déformées et enchevêtrées les unes dans les autres, parfois jusqu’à l’illisibilité. La plupart des oeuvres de JonOne, ont le même point de départ : il inscrit son nom de manière répétitive et obsessionnelle sur toute la surface qu’il traite. L’abstraction naît de la disparition du lettrage. Souvent, cette trame de fond est complétée par des effets de matières, des coulées de peintures, des traces de la gestuelle de l’artiste, formant un tout très dense et exubérant. Couleurs chatoyantes, énergie du geste, formes saturées ou all-over massifs chers à Pollock permettent de distinguer ses oeuvres.
JonOne se définit lui-même, comme « peintre graffiti expressionniste abstrait », rassemblant alors en une seule unité cohérente toutes les facettes de sa pratique.
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