« Vouloir peindre, c’est d’abord inventer une image qui bouleversera les autres ». Antonio Segui est un artiste argentin. Après avoir étudié la peinture et la sculpture en France et en Espagne, il s’installe définitivement à Paris au début des années 1960. Il a effectué de nombreux voyages à travers l’Europe, l’Afrique et l’Amérique Latine afin de se confronter à de nouveaux modes de création. Artiste aux multiples facettes, il fait appel aussi bien à la peinture, à la sculpture qu’à la gravure.
Le travail d’Antonio Segui est par essence subversif. Très tôt dans sa carrière d’artiste, il affiche le caractère engagé de ses oeuvres et dénonce les systèmes politiques corrompus de certains pays d’Amérique Latine. Même s’il ne se réfère à aucun mouvement en particulier, il a fait partie des représentants de la Nouvelle Figuration. Il a ainsi très vite rejeté les principes de l’abstraction ayant cours à la fin des années 1950 et au début des années 1960, en Europe comme aux Etats-Unis.
L’artiste travaille essentiellement par série. Dans ses compositions, les motifs et les couleurs se côtoient pour créer un effet d’agitation et de mouvement. Le thème de la ville est très présent mais c’est bien la figure humaine qui constitue l’élément central de ses recherches plastiques. Il représente des corps tous différents, figures qui ne répondent d’ailleurs à aucune logique anatomique. Il met en scène nos comportements de manière caricaturale, interroge nos codes sociaux et notre inconscient. Avec une esthétique proche de la bande-dessinée, il utilise l’humour à des fins didactiques. Peut-on rire de nos comportements en société, aussi absurdes soient-ils ? L’humour permet-il de mieux s’exprimer, de mieux dénoncer ? Les oeuvres de Segui sont toutes singulières et ne sauraient répondre à une seule logique de l’esprit.
Antonio Segui est un artiste libre à la production complexe. Son effervescence intellectuelle se retranscrit dans sa production artistique et à travers une satire qui, loin d’être agressive, tend vers le poétique et l’onirique.
