
Le français Philippe Pasqua est un artiste autodidacte de renommée internationale, fort de plus de 30 ans de carrière. Pluridisciplinaire, il explore indifféremment peinture, sculpture et dessin. La diversité de son oeuvre rend son style inclassable, mais son travail de portraitiste, qui domine sa production, est clairement influencé par les oeuvres de Lucian Freud ou Francis Bacon et souvent comparé à celui de l’artiste britannique Jenny Saville. Tout comme eux, Pasqua s’intéresse à l’humain, dans ce qu’il a de plus expressif et vulnérable : corps et visages sont ses sujets de prédilection. Attiré par les sujets sensibles (handicaps, différences, obscénité ou sacré), il peint principalement des trisomiques, des prostituées, des travestis, des aveugles, ou encore des personnes sortant du bloc opératoire.
Philippe Pasqua aime peindre ses portraits dans des formats monumentaux, visage cadré en gros plan sur fond neutre et en contre plongé, donnant le sentiment au spectateur d’être pris de haut. Pasqua, qui recherche l’expression, adopte une touche qui fait apparaître sa gestuelle. Sa peinture peut sembler inachevée : il arrête les coups de pinceau dès que l’expression est saisie. Ce schéma formel et le style de Pasqua, qui allie la franchise du réalisme et l’intensité de l’expressionnisme, lui permettent de concentrer l’émotion. En confrontant directement le spectateur à ce qui est habituellement refoulé ou occulté, il pose les questions existentielles de la mort et de la fragilité.
Ces questions sont un fil conducteur dans l’oeuvre de Pasqua, un travail amenant à un autre par association d’idées ou par glissement thématique. Ainsi, les 3 grandes séries de Pasqua : vaudous, portraits, et vanités sculptées présentent une filiation évidente. Chaque partie renforce la cohérence de l’ensemble. Un travail reconnu, qui n'empêche pas l’artiste de continuer son exploration. En 2010, il conçoit The Storage, un espace dédié à des expérimentations artistiques personnelles et collectives à mi-chemin entre l’atelier et le musée. La promesse d’un avenir créatif !