
« Mur + aérosol + colle + affiche = Pop Graffiti !»
Jo Di Bona est un street artiste de la scène parisienne devenu incontournable. Bombes de peinture à la main dès son plus jeune âge, il a depuis plusieurs années développé sa propre technique de travail, et un style devenu véritable signature qu’il nomme le « Pop Graffiti ».
C’est adolescent que Jo di Bona fait ses armes en tant que graffeur auprès de Lek et Nestor. Il signe alors « Anostre », un blaze pour lequel il assure n’avoir pas d’autre explication que d’avoir choisi des lettres stylistiquement intéressantes. C’est l’époque des trains, des graffitis de nuit, une période qu’il appelle sa « période vandale ».
Au début des années 1990, il expérimente une nouvelle technique qu’il poussera jusqu’à sa parfaite maîtrise. Il réalise un premier graffiti à l’aérosol, sur lequel il ajoute d’anciennes affiches colorées des années 1950 – 1960, et les déchire ici et là pour révéler par endroits le graffiti. La dernière étape de son travail consiste à coller une affiche qu’il a réalisée, représentant une célébrité, un portrait anonyme, ou même un animal, le tout en noir et blanc. Tandis que la colle encore fraîche mouille le papier, Jo di Bona en déchire méticuleusement certaines parties, laissant alors apparaître les superpositions de peinture et d’affiches colorées. En résultent des oeuvres vibrantes, où les apparitions de couleurs éclatantes contrastent avec le noir et blanc du papier, et où l’expression des visages explose en intensité.
Cette esthétique et cette technique singulières font la particularité du travail de Jo di Bona, qu’il nomme le « Pop graffiti ». Il explique ainsi : « « Pop » signifie « populaire ». Mon art est populaire dans le sens où il est accessible à tous. Je voulais également rendre hommage à une culture qui m’inspire, le pop art et le graffiti art. Je ne me considère pas comme un street artiste mais comme un artiste Pop issu de la scène graffiti ! »
Le parcours artistique de Jo di Bona ne se résume pas à sa passion graphique. Chanteur et guitariste au sein du groupe HOTEL, il mit sa pratique de graffeur entre parenthèse pendant une dizaine d’années au profit de sa carrière musicale. Lors de la séparation du groupe en 2013, après des centaines de concerts et deux albums, Jo repris de plus belle ses bombes d’aérosol. Ces deux univers n’ont pour lui jamais été opposés et nourrissent son oeuvre en profondeur : « Quand je composais, je parlais en termes de couleurs. Et j’ai souvent fait des analogies entre ces deux arts : pour moi l’atelier s’apparente à un studio où l’on est seul face à son oeuvre. »